Une journée au Contre-Grenelle de l'environnement

Publié le par capucine

                 

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 A la demande générale (sic), voilà le compte-rendu de cette journée passée à Lyon, en compagnie d'autres acharnés (les faucheurs volontaires, les résistants pacifiques, les anonymes réflexifs, Romain que je remercie*, et j'en passe), qui se demandent comment fédérer leurs efforts pour résister à l'envahissement médiatique, à l'intoxication informative ET alimentaire !

                  Pour le programme officiel, le compte-rendu officiel et les vidéos, c'est ICI.

                  Premier regret (les points positifs viendront après, pour la note d'espoir) : cette journée fut presque exclusivement consacrée à des interventions-témoignages, soit de refusés du Grenelle, soit de journalistes alternatifs (c'est à dire non financés par la pub). Le "débat citoyen" (muf) n'a donc pas eu lieu ce jour-là, mais d'autres manifestations (dont les dates arrivent) sont prévues, qui seront je l'espère plus participatives et plus médiatiques, pour le coup. Car ce qui ressort de la grande majorité des interventions, c'est la mise en place par le gouvernement d'une vaste mascarade dont tout le monde semble conscient, mais dont pour le moment pas grand'monde ne s'affole...

         Les quelques notes prises au cours de cette journée pourront en témoigner : agriculteurs soucieux d'écologie, membres d'associations "éjectées" du Grenelle officiel, jounalistes non "subventionnés" s'accordent à dénoncer une OPA massive du gouvernement Sarkozy sur la question écologique, visant à la vider de son sens politique, pour que surtout ne se pose pas la question du "qui pollue ?". Là se fait jour un deuxième regret : sur ces thématiques, tout le monde était d'accord, et certains intervenants ont cédé à la tentation de la formule tentation qui, malheureusement, est plus nuisible aux décroissants qu'utile (même si elle détend l'atmosphère sur le moment en suscitant le rire : 7 heures d'interventions, c'est lourd...) à leur cause.  Traiter Nicolat Hulot et consorts d'éco-tartuffes par exemple, si la précision sémantique est appréciable, ne sert peut être pas vraiment à faire avancer le schmilblick... mais c'est là un autre débat.

      Voici donc, pour juger sur pièces, une chronique de cette journée à laquelle je n'ai participé, malheureuse baralbine que je suis, que jusqu'à 15 heures (la centralisation ferroviaire et ses effets pervers...).

Aux alentours de 9 heures

       Agréablement surpris par tant d'affluence (la salle Victor Hugo près de la Part Dieu est censée contenir 470 personnes, nous sommes au moins 600), Romain et moi appréhendons pourtant l'ambiance de la journée : allons nous nous prêcher entre convertis ?  Ce fut un peu le cas, malheureusement.

9 heures 35

La salle continue à se remplir doucement, quelqu'un qui doit être Vincent Cheynet présente la journée, et met l'accent sur la nécessité d'une opposition forte qui doit dénoncer l'amalgame entre écologie et économie que commence à mettre en place le père S... Les témoignages de la journée sont là pour démontrer, s'il en est encore besoin, de l'urgence qu'il y a à réagir. Il invite ensuite les participants de cette grande oeucuménique écologique à évangéliser les foules ensuite euh... non pardon à prolonger le débat une fois rentrés (mille excuses pour cette saillie, c'était trop tentant). Les questions des partciapnts seront recueillies par écrit tout au long de la matinée et feront l'objet d'une synthèse en fin de journée.

Problématique majeure de la journée, dans l'optique de la décroissance : démontrer que le Grenelle officiel tente de présenter comme logique l'icée que l'écologie est compatible avec une croissance infinie. Toutes les interventions qui suivront tendent à mettre au jour, même si ce n'est pas le propos initial, le vaste lavage de cerveau dont sont victimes les français quant çà la question écologique.

PAUL ARIES, "Le sarkophage"

L'écologie n'est pas sarkocompatible... mise en avant d'une nécessité d'envisager de front question écologique et question sociale.

Définition du sarkozysme comme culte de la société privée et donc casse du service public et démission du politique.

Un discours assez grandiloquent et qui pêchait un peu par excès rhétorique, qui comme chacun sait mène tout droit au manichéisme (manichéisme que l'on reproche beaucoup trop souvent aux zélateurs de la décroissance) : "(...) il y aura forcément des gagants et des perdants, reste àç savoir qui (...) nous sommes résolument du côté des sans-voix et des dominés."

Il n'en est pas moins vrai, comme le faisait en conclusion remarquer le politologue Lyonnais, que le but du Grenelle reste de faire triompher le point de vue des dominants économiques (les entreprises), y compris dans le système de pensée des dominés : Sarkozy réussirait là où Seillière a échoué...

SOPHIE D'IVRY "La Décroissance"

S'est essentiellement concentrée sur les éco-tartuffes en rappelant quelques chiffres qui font peur ou indignet, ou les deux : N. Hulot, payé 30 000 euros / mois par TF1, sans parler des royalties sur la marque Ushuaïa, dont les produits sont blindés de dérivés pétroliers...

Qualification du développement durable comme entreprise de green-washing du capitalisme productiviste : "il faut bien que quelque chose change pour que tout reste comme avant" pourrait être la devise des patrons qui repeignent en vert les façades de leurs entreprises...

 FRANCINE BAVET, association "Alter Ecolo"

Passons vite sur cette intervention plus que passionnée, qui, si elle etait diffusée par les media dominants à propos du contre-Grenelle nous ferait passer tous pour des fous fanatiques... même si sur le fond j'étais d'accord avec cette dame (l'économie ne doit pas gouverner le monde, il nous faut un autre modèle de société et enfin une vraie démocratie), et suis moi-même souvent hystérique, je ne pense pas que ce genre de discours puisse entraîner l'adhésion des foules... enfin, et c'est d'ailleurs bien dommage, nous étions "entre nous"... (mis à part des "dissidents", sûrement journalistes au Monde et qui notaient à tout va...des propos déformés comme j'ai pu le voir sur le carnet de mon voisin de gauche...)

10H10 : un militant LCR

Sans surprise : les "solutions" de S. sont de faire payer les pauvres (les vrais pollueurs ne seront pas les payeurs)... et utiliser la peur de la catastrophe écologique pour faire passer des mesures anti-sociales...

STEPHANE L'HOMME, Réseau "sortir du nucléaire"

 Samedi 27 octobre : manifestation à côté de l'Unesco.

Info : l'assoc' voulait participer au Grenelle mais s'est fait gentiment éjecter au profit d'associations fictives comptant quelques 5 adhérents... ou d'autres invitées par Nicolas Sarkozy ou "mieux", son compère Hulot.... et qui ne soulèveront certainement pas la question du nucléiare, qui de toute manière est déjà réglée (on essaie de vendre des réacteurs aux chinois : 2 pour le prix d'un...) ! Le pouvoir choisit donc son interlocuteur, refrain connu !

11h10 : Une membre du conseil d'administration d'ATTAC

"La biodiversité de vit pas dans des bocaux..."

Importance de montrer, face aux tenants de la techno-science, que les écologistes ne sont pas des gens qui ont peur. En effet nous ne sommes ni pour les tests ADN sur les immigrants, ni touchés par la panique de smarchés boursiers, ni bardés d'assurances privées, seule réponse des faibles à l'assassinat du lien social et du service public, ni pour une société sécuritaire...

Danger du Grenelle : le consensus (de façade) comme négation du politique...

 

 

à venir : synthèses et propositions :

                bilan sur l'OPA médiatique

                                                   proposition d'ouverture des militants écologistes non éco tartuffes et des anti sarkozyens

 

 

* à quand les dessins illustratifs ?

Publié dans Résistances

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C
Merci Julien, mon seul lecteur ? Non je blague... et je vais tenter une synthèse un peu moins fatidieuse à lire ! et plus optimiste...
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J
Merci pour le compte-rendu et vivement la suite! Pas très étonnant qu'il n'y ait pas eu de vrai débat, à force de s'entre-exclure... Je vais essayer de trouver un peu de temps pour écouter les contributions, sinon je m'en tiendrai au prochain numéro de la Décroissance!
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